Le Grand Canyon malgache

Après un mois sans nouvelles, voici le retour des globetrotters !! Nous profitons d’un accès à internet dans les villes pour vous tenir informés de la suite de nos pérégrinations…

- Tuléar (une journée) : Après une journée de pause dans cette ville sans grand charme particulier, nous sommes partis sur la renommée RN7 (route nationale 7) qui traverse Madagascar de Tana au Sud de l’île, l’un des grands classiques touristiques.  Plutôt que de la descendre comme la plupart des gens, nous la remontrons progressivement, toujours au rythme « mora-mora » (doucement en malgache) jusqu’à la capitale. Qui dit reprendre la route, dit gare routière et qui dit gare routière dit harcèlement par une dizaine de rabatteurs qui tournent autour des vazahas comme des rapaces autour d’une proie facile. Finalement, nous sommes assez chanceux et notre taxi-brousse part quelques minutes après notre arrivée (événement assez rare pour être souligné), on part même en avance sur l’heure annoncée…

- Entre Tuléar et Isalo (4 heures) : nous avalons les kilomètres à une vitesse rarement atteinte jusqu’alors. L’intérêt des lignes nationales (contrairement aux taxis-brousses régionaux c’est qu’on est pas serrés comme des sardines, on est presque plutôt à notre aise). La route est plutôt belle (pas trop trop de nids de poule) et nous permis d’admirer des paysages magnifiques qui changent à mesure qu’on roule vers notre destination. D’un paysage de plaine avec une végétation sèche, brûlée par le soleil nous arrivons à des massifs montagneux comme posés au milieu de nul part qui modifient brutalement l’horizon. Le parc national de l’Isalo est devant nous. On l’appelle ici, le « Grand Canyon malgache » et nous comprenons tout à fait pourquoi !!! Nous passons rapidement par les villes-champignons comme Ilalaka. Des villes qui ont poussé en qques années seulement le long de la RN7 lors de la grande « ruée vers l’or » locale suite à la découverte de saphirs dans la région.  Nombreux sont ceux qui ont tout quitté dans l’espoir de trouver la fameuse pierre précieuse… Mais la réalité est toute autre : beaucoup de gens pauvres, éloignés de leur famille vivent dans des petites maisons faites de taules et de bois, qui ont pour beaucoup tout perdu à cause des voleurs de zébus. A côté d’eux, de riches acheteurs que l’ont reconnaît par leur maison solide avec étages, plusieurs 4×4 garés sur le parking, affalés dans un canapé en cuir, téléphone à l’oreille et bijoux à gogo !!! Une nouvelle fois, nous ne pouvons que tristement constater à quel point cette terre pleine de richesses ne profite qu’à une poignée de gens hauts placés.

Après quelques heures de route, nous arrivons à Ranohira, petit village en bord de la RN7 aux portes de l’Isalo. Nous logeons « chez Alice », petit hôtel tout charmant, dans un bungalow en terre avec vue sur le massif.

- Parc National de l’Isalo (une journée) : le parc de l’Isalo est un grand
classique des amateurs de randos, on ne pouvait donc que s’y arrêter. Mais sa renommée et les prix pour y accéder sont assez chers (dans les parcs nationaux : il faut payer un droit d’entrée par jour et systématiquement être accompagné d’un guide local), nous n’y marcherons donc qu’une seule journée… Notre guide, Fleurit, ainsi que nos 2 compagnons de randos nous permettent de découvrir et d’apprendre de nombreuses choses sur la faune et la flore locale (merci Fanny et Neils!!!). Dans l’Isalo, terre des Barats (l’une des ethnies malgaches), les failles dans les roches servent de tombeaux. Un tombeau temporaire est disposé à faible hauteur du sol mais le tombeau définitif, dans lequel le corps est disposé après le retournement des morts qq années après se trouve entre la terre et le ciel (la place réservée aux ancêtres) donc mieux vaut ne pas avoir le vertige !!!  Les paysages sont très diversifiés : savane sous un soleil de plomb, piscines naturelles (dans lesquelles nous ne manquerons pas de nous baigner : attention rafraîchissement assuré !), cascades, canyons et roches granitiques aux formes les plus incongrues. En guise de pique-nique, un repas gastronomique (riz cantonnais et brochettes de zébu, cuisinés devant nous : plutôt sympa pour un pique nique de rando) avec la petite surprise du chef : des lémuriens (maki scatta et lémurs fulvus), habitants permanents du parc, viennent picorer dans nos assiettes sans aucune frayeur !!! Une très belle journée dans ce parc qui ne démérite pas sa réputation et malgré le fat qu’il soit un peu trop aménagé pour être accessible à tous (marches en ciment qui dénaturent parfois un peu trop le paysage), il mérite le coup d’oeil !

Pour les photos, c’est ici.

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