La boucle est bouclée !

Après notre trek de 7 jours en direction de Manakara, il est temps de se diriger doucement vers la capitale…

- Manakara (une journée) : Après 7 jours d’aventure, nous nous délections d’une (et même plusieurs) douche chaude et d’un lit… Quel bonheur !!! Notre séjour à Manakara, sur la côte Est, se résume à une seule journée. Notre seule journée dans cette ville se révèle une horreur sur le plan météorologique, sous entendu des trombes d’eau à n’en plus finir (en même temps depuis 5 mois et demi, il ne fait quasiment que pleuvoir jour après jour : « dans l’Est, il y a la saison des pluies et la saison où il pleut » d’après le proverbe). On a donc aperçu le canal des Pangalanes : projet pharaonique, qui n’a jamais été fini, du début du siècle pour relier le port de Tamatave au Sud de l’île sans avoir à s’aventurer sur la côte peu clémente. Nous ressentons également dans cette ville une atmosphère de ville au passé colonial bien décrépi par le temps…un peu triste.


 – Manakara – Fianarantsoa par le train (une journée) : dès le lendemain, nous fuyons la pluie avec un nouveau (dans ce voyage) et non moins célèbre mode de transport, le train. La FCE pour Fianarantsoa – Côte Est, la seule ligne encore ouverte pour le transport de voyageurs à Madagascar nous accueille à son bord. Une journée de train de 14h, 17 gares et à chacune d’entre elles, au minimum 30 minutes d’arrêt pour le chargement et déchargement du train. Dans chaque gare, toujours le même spectacle de vendeurs « à la sauvette », pour vendre les produits locaux (bananes, ananas, beignets, pain malgache, écrevisses, poivres, …). Ce mode de transport est à la fois original mais  il nous reconnecte aussi à la dure réalité du tourisme de masse. Tous ces groupes de touristes avec leurs appareils photos, leurs grosses blagues pas drôles, parfois lourdes, le don d’objet ou de bonbons totalement inapproprié et déplacé… Bref, nous ne nous sentons pas vraiment à notre place…

 – Fianarantsoa (une journée) : Ville des hauts plateaux, Fianarantsoa est construite à flanc de monts avec sa vieille ville en cours de réhabilitation. Après le tour dans la vieille ville, nous visitons rapidement le studio du photographe Pierrot Men, auteur de magnifiques photos mettant en valeur Madagascar et ses habitants.

- Ambositra (2 journées) : Ambositra est LA ville de l’artisanat, et notamment du travail du bois. Nous visitons les ateliers dès le lendemain, où nous découvrons de magnifiques objets en bois précieux (bois de palissandre, bois de rose, ébène) qui malheureusement sont l’objet d’un trafic intense et juteux qui profite à une poignée d’hommes puissants. A défaut de pouvoir visiter les villages Zafimaniry (à causes des séquelles articulaires persistantes de notre marche de 6 jours), nous décidons de loger dans un lieu construit dans le style Zafimaniry. Petits bungalows de bois, décoration en bois précieux. Un petit paradis, au calme dans la campagne malgache et un accueil en or. Ce jour là, la chance est avec nous, puisque l’un des voisins (et par n’importe lequel puisqu’il s’agit du « liseur de destin » local, une personne très importante dans la culture et les croyances malgaches) fait le retournement des morts du tombeau familial. Selon les dires de nos hôtes, ce serait un réel honneur pour lui d’avoir leurs voisins vazahas et qui plus est d’autres vazahas à la cérémonie. Nous sommes donc à la fois honorés, touchés et excités de pouvoir assister à cet évènement exceptionnel et de pouvoir nous plonger aussi profond dans la culture malgache. Pour les malgaches, la mort n’est pas tabou ni triste. Ce qu’il y a après la mort est pour eux bien plus important que « la vie sur terre » et ici, les ancêtres sont honorés, fêtés et infiniment respectés. Nous assistons aux festivités tout l’après midi. La cérémonie a commencé la veille avec des chants, des danses et beaucoup d’alcool, le matin 2 zébus ont été sacrifiés. Quand nous arrivons le tombeau est ouvert, les zébus en train d’être dépecés. Le riz cuit pour une centaine de personnes, et le toaka gasy (rhum local dont le degré reste indéterminé!!) coule à flot. Laure est invitée à rentrer dans le tombeau. Nous nous imprégnions de l’ambiance, de la musique, des visages, des couleurs, des odeurs. Tous les sens en éveil, nous profitons de chaque instant… Avant la nuit, nous retournons au gite et profitons d’un repas succulent : truffade au fromage malgache et brochettes de zébu !!!

- Retour à Tana (fin de la boucle) : Après 1 mois et demi, retour à la capitale en taxi-brousse. La boucle est bouclée ! C’était un défi pas si facile à Madagascar mais nous l’avons bel et bien réussi ! Nous passons donc un week-end à Tananarive où nos chers hotes (merci Jérome, Cécile et les enfants) nous accueillent toujours aussi chaleureusement. Le dimanche, nous assistons à la messe du père Pedro, prêtre qui a fait beaucoup pour les pauvres de Madagascar. Autant vous dire qu’on ne se croirait pas à la messe (en tout cas dans le sens qu’on peut en avoir en France). Déjà, cela se passe dans un gymnase, avec une foule qui remplit toute la salle, les gens chantent, dansent, répètent de nouvelles chansons… Père Pedro a beau être absent, la messe respire la joie et fait transparaître la ferveur collective.

- Ampefy (10 jours) : A 3h de taxi-brousse de Tananarive, Ampefy est un petit village situé au bord du lac Itasy, un des plus grands lacs de Madagascar. Nous nous y rendons pour rencontrer l’association « la voie du coeur », petite association française basée sur le soin avec une médecine traditionnelle et naturelle. Nous sommes accueillis très chaleureusement par Sandy et Odile (puis Amandine) dont la rencontre se révèle extrêmement riche de partage sur la culture malgache, le soin, la médecine et les voyages. Nous resterons finalement 10 jours à la « villa du coeur », un petit quotidien qui fait du bien aussi par moment : le matin, suivi des consultations et l’après-midi, repos ou balade. Durant ce séjour prolongé, nous avons découvert une partie des richesses  de la région (autour du lac Itasy, chutes de la Lilly, geysers).  Le 25 et 26 juin, nous avons assisté aux festivités nationales. En effet, le 26 juin est le jour de la fête de l’indépendance malgache et pour eux, c’est l’occasion de faire une  grande fête (repas qui sort de l’ordinaire, petits cadeaux pour les enfants, feux d’artifices et bals populaires). Nous avons donc préférer le passer à Ampefy qu’à la capitale où les débordements ne sont pas exclus. Au programme donc : concours de karaoké, marche aux lampions, feu d’artifice et bien sûr LE bal populaire. Le feu d’artifice est en mode « malgache », 2 fusées en 30 secondes puis on attend 5 minutes montre en main pour les 2 autres suivants !!! Le bal populaire se révèle bon enfant au sens propre. La rue principale du village est  bondée d’habitants venus danser. Au premier plan les enfants, de tous âges, qui ont tous le sens du rythme et le déhanché facile. Impressionnant !!! Au deuxième plan, les femmes, qui sont de sortie pour la soirée. En troisième plan, les hommes, pour la plupart imbibés de toaka gasy !!! Nous nous retrouvons dans ce bain de foule, au milieu de la piste de danse. Aucune animosité, aucun sentiment d’insécurité. Tout le monde est là pour faire la fête. Nous dansons  jusqu’au bout de la nuit (surtout Sandy et Laure) au rythme effréné des tubes malgaches du moment !!! Nous retiendrons les regards et les visages toujours aussi souriants de tous ces malgaches, fiers de leur pays et heureux de ce qu’ils vivent, heureux d’être ensemble. Nous repartons d’Ampefy le coeur rempli d’une énergie positive d’avoir pu côtoyer d’un peu plus près la vie malgache au quotidien mais avec aussi un regard changé, plus ouvert sur ce qui nous entoure.

- Tana (suite et fin) : Nos 3 derniers jours à Tananarive nous permettent de faire quelques achats de dernière minute (artisanat notamment) de visiter de nouveau cette ville avec un autre regard, moins stressé, plus léger. C’est également l’occasion pour Simon, de faire un petit pèlerinage familial afin de retrouver les lieux de son enfance.

Pour les photos, c’est ici.

Nous retiendrons tant de choses de ces 2 mois à Madagascar (au risque de me répéter) :

-Cette population un peu réservée, au premier abord, mais tellement souriante, vivante, accueillante une fois la première barrière passée. Généreuse malgré son extrême pauvreté.

-Tous ces enfants, tous ces regards, ces sourires, ces « saluts vazahas », ces petites mains tendues vers le ciel pour un coucou toujours sincère.

-Tous ces paysages magnifiques pour les amoureux de nature. Multiples, variés, majestueux.

-Toutes ces situations quotidiennes qui nous déboussolent par moment mais tellement typiques de ce pays (en vrac : les taxi-brousse, la débrouille, les arnaques, les étales en bord de route…..)

Bref, on pourrait vous en parler pendant des heures, mais les photos nous aiderons et surtout le mieux c’est de venir le vivre par vous-même !!!

A très bientôt pour la suite de notre périple, en espérant etre un peu plus régulier (mais pas trop quand même !!!)…

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