Namaste tout le monde, nous voici de retour sur le blog après quasiment 2 mois sans nouvelles.
Tout d’abord, nous tenions à vous remercier pour tous vos commentaires, ils nous font toujours plaisir… Nous sommes heureux de savoir que vous êtes nombreux à nous suivre. Et même si nous ne sommes pas très assidus ni très fréquents dans nos articles, nous avons plaisir à partager avec vous cette belle aventure que nous vivons cette année. Alors n’hésitez pas à continuer de nous lire, regarder, commenter, nous vous répondrons avec plaisir quand nous le pourrons.
Après ce petit aparté, passons aux choses sérieuses : la suite de nos aventures au pays de l’INCREDIBLE INDIA. Pays aux mille couleurs, aux milles richesses, aux mille saveurs et accessoirement son milliard d’habitants…
Après un transfert fort agréable (le contrôleur à l’embarquement à Dubaï nous pose innocemment la question « vous avez déjà voyagé en business class ? »… Maintenant c’est chose faite et on pourrait presque y prendre goût), nous arrivons la tête enfarinée à New Delhi. Une nouvelle fois, qui dit changement de pays, dit nouveautés !!! Malgré nos précédentes expériences, nous sommes toujours aussi surpris à l’arrivée. Ici, plus qu’un changement de pays, c’est un changement de continent, de religion, de philosophie… Nous sommes vite plongés dans le bain, car dès la sortie de l’aéroport, nous devons gérer un transfert pour le centre-ville de Delhi. Un de nos premiers objectifs en ce milieu d’après midi, trouver un hôtel pour nos 3 premiers jours dans la capitale en attendant notre vol pour Leh (au Nord de l’Inde). En effet, nous sommes tout aussi peu organisés que pour notre arrivée en Namibie et nous débarquons une nouvelle fois dans une capitale sans avoir trop potassé de guides (sauf que cette fois-ci, nous n’avons pas de coéquipiers qui ont fait le boulot pour nous ;)), ni même réservé d’hôtel.
Notre première sensation à la sortie de l’aéroport est cette vague de chaleur qui s’abat littéralement sur nos épaules. Nous sommes partis d’Afrique du Sud avec une température qui pouvait atteindre 5° la nuit, un degré d’hygrométrie très bas et nous débarquons ici, dans une des capitales les plus chaudes (environ 30°) et les plus humides du moment, encore soumise au phénomène climatique de la mousson. La sensation est assez perturbante, comme si nous entrions dans un radiateur ou plutôt un hammam géant.
Le deuxième choc : la circulation ! Pétaradante, grouillante, bruyante, klaxonnante, fourmillante… Les qualificatifs sont innombrables. Le contraste est d’autant plus rude que nous arrivons tout juste d’un pays occidental, anglo-saxon où toutes les voitures sont bien ordonnées, des 4×4 les uns derrière les autres sur de beaux boulevards de bitume. Ici, on est un peu revenus à Madagascar mais n’oublions pas qu’ils sont plus d’un milliard dans ce pays et ça en fait du monde sur la route !!! La circulation et la conduite indienne pourraient être assimilées à un rodéo : les lignes de circulation servent de temps en temps, les feux rouges sont accessoires contrairement au klaxon qui lui semble être l’élément essentiel à la survie du véhicule (autant que de celle de son ou ses passagers). Le principe, se faufiler entre les autres voitures, motos, vélos, rikshaws, piétons (et accessoirement vaches) pour gagner du temps mais toujours évidemment sans toucher ses concurrents. Un jeu de gauche-droite, de va et vient se crée entre les véhicules. La circulation en devient totalement chaotique, mais les locaux ont l’air d’être habitués à ce jeu. Tout ça sur un petit fond de musique indienne lancinante, autant dire que nous sommes vite dans l’ambiance.
Notre troisième découverte (non sans difficulté) : l’accent anglais indien. En effet, l’Angleterre est loin, et les Etats-unis ne sont jamais venues ici !! Par conséquent, l’accent est propre aux indiens et inimitable (ou presque : n’est ce pas Sandy?). Simon se retrouve confronté dès notre premier jour à ce nouveau jeu qui est : déchiffre ce que veut te dire ton ami indien. En effet, Simon doit demander le code wifi pour accéder à internet et le réceptionniste lui répond : « aite païpe »…???… Après avoir fait répété deux fois, le réceptionniste, légèrement exaspéré, détaille le code en énumérant sur ces doigts : « païpe, païpe, païpe, païpe, païpe, païpe, païpe, païpe !!! »… Cela paraît pourtant évident mais n’obtient pour réponse qu’une nouvelle moue dubitative de Simon… Après que Simon lui ait demandé encore une fois de répéter, le réceptionniste se lasse et finit par écrire sur un bout de papier : « 5, 5, 5, 5, 5, 5 ,5, 5 ! ». Ahhhhh… Le fameux « païpe » était donc un « five ». Décidément, il va falloir s’accrocher.
Nous nous posons dans la chambre que nous avons pris non climatisée, grave erreur mais petit budget oblige! Geste de premier secours : douche « froide » ou plutôt fraîche et ventilo à plein régime qui tournera 24h/24 le temps de notre séjour à la capitale.
Notre programme à Delhi se révèle d’ordre assez pratique. En effet, nous avons quelques soucis avec un des appareils photos qui présente quelques points noirs sur les photos (vous le verrez de temps à autre, c’est un peu énervant…). Nous cherchons donc à le faire nettoyer, mais pas dans n’importe quelle condition. C’est l’occasion pour nous de découvrir Delhi hors des sentiers touristiques, dans une banlieue sans grand intérêt majeur mais qui a l’avantage de nous montrer la vraie vie quotidienne indienne.
Nous découvrons le métro, qui se révèle être un vrai havre de fraîcheur dans cette ambiance chaude et humide. Il faut d’abord passer un contrôle de sécurité à l’entrée (comme dans les aéroports) : les femmes d’un côté, les hommes de l’autre passent à travers le portique, suivi des rayons X pour les bagages et d’une fouille manuelle pour finir. Le problème est que cette ville héberge environ 14 millions d’habitants, l’intensité du contrôle se révèle donc… plutôt souple. Les wagons sont climatisés, ce qui nous donnerait par moment envie de faire un petit tour gratuit juste pour le plaisir d’être au frais !!! Nous découvrons aussi le grand respect qu’ont les indiens envers la Femme qui possède un statut un peu particulier en Inde. Ce respect des femmes correspond au grand respect que les indiens portent à la famille. La famille avant tout et la mère de la famille, celle qui a donné la vie tient une place centrale. Par conséquent, les femmes jouissent de certains avantages dans les lieux publiques. Elles ne font pas la queue dans les files d’attente, elles passent devant tout le monde sans qu’aucun homme ne bronche. Dans le métro, elles ont deux wagons qui leur sont réservés sur chaque rame. Ces wagons permettent aux femmes de rester entre elles. Cela à un coté un peu sectaire à première vue mais cela permet aussi aux femmes de ne pas être ennuyées durant leur trajet. En effet, les wagons peuvent être bondés et la promiscuité peut avoir quelques désavantages lorsque certains hommes décident d’être tactiles.
Après le métro, le classique des classique : le tuk-tuk ou autorikshaw. Ce petit véhicule est une des mascotte de l’Inde. Il est constitué de 3 roues, 3 places (ou plus pour certains), couleur jaune et vert, bâché sur le dessus, avec un moteur de mobylette et un guidon de vespa, vitesse manuelle, le tout conduit assis sur un siège normal. Il semble être l’équivalent des 4L à Tana, des pousse-pousses d’Antsirabe. Bien aéré (compte tenu de l’absence de vitres bien évidemment), les déplacements sont frais grâce à l’air qui s’agite autour de nous (ne nous épargnant pas les vapeurs des pots d’échappement voisins). Mais malgré cet air frais, les déplacements peuvent être chauds. En effet, comme nous l’avons évoqué précédemment, la circulation indienne se révèle serrée, presque tactile. Nous voyons régulièrement de près nos voisins dans d’autres autorikshaw si bien que nous pourrions presque prendre le thé avec eux.
Nous redécouvrons dans le même temps que l’Inde est plus proche de Madagascar que de la Namibie en terme de techniques commerciales. Notre premier autorikshaw nous offre notre première (et loin d’être la dernière) tentative « d’arnaque » en doublant le prix normal de la course. Celle-ci échoue lamentablement grâce à la gentillesse d’un local qui nous aide à discuter le prix (vraiment gentil pour les touristes, nous tâcherons de nous en souvenir en revenant en France, au moins demander à tout nouveau venu, s’il a besoin d’aide, c’est pas grand chose et ça dépanne fortement!).
Enfin, nous découvrons, entre dépit et fou-rire, le fameux, déstabilisant et inimitable hochement de tête indien que nous avait si bien décrit Sandy, notre hôte à Ampefy (Madagascar). Le hochement de tête indien, est une réponse physique à une question fermée (oui ou non), celui-ci, sans parler consiste à faire un léger mouvement en penchant sa tête vers ses épaules d’un côté puis de l’autre. Pour nous cela pourrait correspondre non pas à un « oui » ou « non » de la tête mais plutôt à un « peut-être ». Le vrai problème est que pour eux, cela signifie « oui », « non » et « peut-être ». Nous serons victimes régulièrement de ce hochement de tête, la base de quiproquos et d’incompréhensions qui nous font plus rire qu’autre chose !!!
Après avoir passé pas mal de temps à la recherche du magasin adéquat pour notre appareil photo mais sans grand succès, nous optons pour une pause touristique. Le plus proche des monuments se trouve être le Temple du Lotus, va pour le lotus. Celui-ci est récent (1986), constitué de pétales de marbre qui s’ouvre comme un lotus (d’où son nom). Il est le lieu de culte de la religion « Bahaï », une religion récente qui prône l’amour de chacun, la tolérance de l’autre, l’égalité homme / femme, l’éducation comme priorité, l’égalité entre la science et la religion. Le temple tolère tout le monde quelque soit son courant religieux, chacun est invité à prier. Le but principal étant de se recueillir pour être en harmonie avec soi-même et avec son dieu. Nous entrons donc dans l’enceinte qui est gardée par un contrôle de sécurité, puis en file indienne (c’est la cas de la dire), nous suivons le flot incessant de touristes mais aussi d’indiens qui viennent visiter ce temple à la forme si originale. L’arrivée est magistrale. Nous nous déchaussons à l’entrée pour marcher pieds nus dans l’enceinte. L’entrée se fait en silence, à pas feutrés, tout ceci expliqué lors d’un debriefing systématique qui a lieu avant l’ouverture des portes de la salle de « prière ». Nous restons un petit quart d’heure puis nous nous installons dehors près d’un bassin d’eau pour percevoir un peu de fraîcheur. Ce lieu est plein de vie : aussi bien lieu de pèlerinage que de curiosité, il peut être juste l’objet d’une pause ou d’un après-midi en famille.
Nous visiterons un autre temple, hindou celui-ci et dédié à Arikrishna. De la même manière ce temple est très vivant. Les gens se reposent, prient ou encore parlent entre eux. Une nouvelle fois, nous nous sentons bien loin de nos églises catholiques vides, figées, glaciales parfois un peu austères.
Après la religion bahaï et l’hindouisme, nous continuons à découvrir l’incroyable variété religieuse du pays en visitant la mosquée Jama Masjid située dans Old Delhi (le quartier historique de la capitale). Nous nous y rendons à pied, cela nous permet de découvrir également l’ambiance des rues. La Namibie est déjà bien loin. La surpopulation, l’absence de gestion des déchets, le tout dans une atmosphère étouffante de pollution et de chaleur, laissent une impression de ville sale. Nous ne sommes pas non plus à Madagascar où tout est prétexte à recyclage. Ici, tout est jeté à même le sol sans réfléchir. S’ajoute à cela, les nouvelles technologies, la télé, le satellite, le téléphone, l’électricité qui sont à l’origine d’enchevêtrements de câbles passant au dessus de nos têtes, de lampadaires en lampadaires. Cette balade piétonne est aussi l’occasion d’apercevoir la misère des rues, les gens qui se lavent au point d’eau du coin de la rue, qui mendient ou dorment sur un morceau de trottoir… Un premier aperçu du fossé qui existe dans la répartition des richesses au sein de la société indienne.
Nous arrivons à Jama Masjid, LA mosquée de Delhi. Après un contrôle habituel de sécurité à l’entrée (nos bagages sonnent bien évidemment, mais on nous laisse passer sans aucun problème), nous entrons dans l’enceinte de la mosquée. Nous nous déchaussons puis Laure enfile une tunique pour qu’elle soit recouverte des pieds jusqu’au cou, en passant par les poignets ! Nous payons l’entrée dont le prix dépend du nombre d’appareil photos en notre possession. L’entrée est impressionnante. L’édifice en pierre est immense alternant les couleurs rouges et blanche.
Au milieu de la grande cour, un bassin sert pour les ablutions mais aussi pour se rafraîchir. La mosquée grouille de vie, ça papote sur le bord du bassin pendant que d’autres, seuls ou en famille se reposent sous les arcades. On se croirait plus sur une place de village que dans l’enceinte d’un monument religieux. Nous nous posons également pour avoir un peu de fraîcheur (rien qu’un tout petit peu), surtout Laure qui sue à grosse goutte sous son uniforme.
Cette pause est l’objet d’une nouvelle découverte : la séance photo à l’indienne! Les indiens adorent être pris en photos mais depuis l’arrivée des téléphones portables ils adorent aussi tout prendre en photo et ils ont un faible pour les étrangers. Nous nous prêtons au jeu avec un sentiment mitigé, le plaisir de faire plaisir, mais en même temps l’impression d’être un peu un phénomène de foire. Peut-être est-ce aussi leur façon de demander, voire parfois de ne pas demander qui peut être perturbant ?
Nous poursuivons la visite par le minaret, nouvelle tranche de vie indienne. Le haut du minaret est une petite vigie de 2 m de diamètre. Dans cette minuscule pièce (aérée heureusement), sont assis et debouts, une dizaine d’hommes indiens qui restent là à discuter. Résultat, la vue sur la ville est un complètement bouchée, il faut jouer des coudes pour espérer entrapercevoir quelque chose. Heureusement, les hommes laissent la place aux femmes facilement, et si elle sont étrangères (le cas de Laure), c’est encore plus aisée.
Avant de ressortir de la mosquée, nous sommes, une nouvelle fois accostés par un groupe d’ado qui veut une photo. Simon commence a être mal à l’aise par cette attitude intrusive. Mais le pire restent les téléphones portables que l’ont voit au loin (ou même parfois tout près) se tourner inlassablement vers nous et nous shooter sans nous demander notre avis. C’est l’arroseur-arrosé : nous nous rendons compte à quel point notre attitude occidentale à vouloir prendre tout et tout le monde en photos est parfois déplacée et totalement intrusive.
Nous terminons tranquillement notre séjour par une soirée au restaurant, l’occasion d’une nouvelle découverte d’un pan de la culture indienne. La cuisine si riche d’épices, de saveurs, de couleurs fait de chaque repas un plaisir pour les sens. Notre seul objectif, éviter les effets secondaires malencontreux sur nos intestins fragiles… Jusqu’ici tout va bien..
Pour les photos, c’est par ici